L’ouverture de nouvelles mines en France s’inscrit dans un contexte particulier. Dès 2008, avec l’adoption par l’Union européenne de la Raw Materials Initiative, suivie dans les années 2010 par la volonté de redévelopper l’activité minière en France (le « renouveau minier »), la volonté de rouvrir des mines sur le territoire s’est affirmée. L’enjeu est alors double : permettre l’approvisionnement en ressources nécessaires à la décarbonation de l’économie (électromobilité), mais également alimentant un discours de souveraineté et de géostratégie, visant à réduire la dépendance aux importations extérieures à l’Europe, notamment vis-à-vis de la Chine. Cependant, ces extractions minières, à l’instar d’autres projets, ont de lourdes conséquences environnementales et sociales, suscitant de vifs débats. Pour y répondre, les responsables politiques et industriels promettent la mise en place de « mines responsables », c’est-à-dire plus vertueuses sur les plans environnemental et social par rapport à l’exploitation minière dans les pays du Sud. À ce titre, le projet d’Echassières est présenté comme un pilote, où son succès est lié à celui du renouveau minier sur le territoire hexagonal. Pour comprendre les débats en cours, il a été développé un Indice de risque social, inspiré des travaux de Bergeron et al (2015), permettant une cartographie des positions des acteurs. Au-delà du positionnement autour du projet minier, ces débats ont également mis en avant la nécessité de débattre des voies à prendre pour mener la transition écologique.