En s'appuyant sur une enquête qualitative, on cherche à décrire et à interpréter les rapports entre les politiques publiques de maîtrise de l'énergie en direction des populations et les usages ordinaires de l'énergie par ces populations dans leur quotidien (en matière de déplacement, de chauffage et d'éclairage). A partir d'une critique des présupposés des approches sociologiques classiques sur ce type d'objet, nous montrons l'intérêt qu'il peut y avoir à étudier non pas des individus, mais des institutions. Politiques et usages de l'énergie ne sont dès lors pas envisagés comme le produit des individus mais comme une résultante de l'association d'une pluralité d'institutions sociales, sur le mode de la complémentarité, du conflit, ou encore de l'indifférence.